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LES ACTEURS RENCONTRÉS

Nous avons rencontré différents acteurs durant nos recherches, qui ont tous des profils différents.

Acteurs rencontrés: Bienvenue

LAURENCE LE DÛ

Enseignante-chercheuse à l'université Rennes 2

Acteurs rencontrés: Inventaire

ENSEIGNANTE-CHERCHEUSE

Entretien direct (filmé)

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Acteurs rencontrés: Inventaire
Acteurs rencontrés: Inventaire

FLORIAN RUYET

Apiculteur professionnel à Landaul, Sud Du Morbihan

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APICULTEUR PROFESSIONNEL

Entretien direct

      Florian RUYET est apiculteur depuis 7 ans, cela fait maintenant 2 ans qu’il exerce en tant que professionnel dans la petite commune de Landaul, près de la Ria d’Etel dans le Sud du Morbihan. C’est suite à un grave accident de travail qu’il a décidé de se convertir en apiculteur, conscient de la dangerosité des produits toxiques, il a voulu s’en échapper. Il possède aujourd’hui 128 ruches, composées de 35 000 à 40 000 abeilles chacune durant l’hiver. Il vend principalement son miel dans des petits marchés, qu’il choisit au préalable. Ce qu’il aime dans son métier, c’est le fait d’être très proche de la nature. Il aime s’enrichir d’un maximum de connaissances sur ce petit insecte, si important dans le bon fonctionnement des écosystèmes. Au cours de ces 7 dernières années, il a observé une évolution très positive du nombre d’abeilles, en effet, sa colonie d’abeilles n’a cessé de croître. Mais ce n’est pas le fruit du hasard, il a beaucoup travaillé pour en arriver là. Au début de sa carrière, des connaissances non-suffisantes sur les bonnes techniques à adopter auprès des abeilles lui ont fait perdre 42 essaims. C’est en se penchant très sérieusement sur tous les besoins des abeilles qu’il a pu développer une colonie d’abeilles en très bonne santé. Une hygiène irréprochable ainsi que le respect du cycle des abeilles lui permettent d’avoir une activité efficace, respectueuse des abeilles. Mais selon Florian, la non-connaissance des besoins des abeilles n’est pas la seule cause de la mort des abeilles. En retrouve en autre, l’utilisation des pesticides par les agriculteurs. Pour limiter la mortalité de ces abeilles, Florian travaille depuis quelques années main dans la main avec les agriculteurs des alentours. Il les a convaincus de mettre les pesticides la nuit. Les pores des feuilles étant plus dilatées pendant la nuit (pour capter plus de rosée), il y a besoin de moins de produits chimiques. En plus de cela, les abeilles ne sortent pas la nuit, donc elles meurent moins. Mais cette alliance ne plaît pas à tout le monde. En effet, les vendeurs de pesticides y perdent de l’argent, en moyenne, ils vendent un tiers de pesticides en moins, ce qui représente des milliers euros non gagnés pour eux. Florian en a payé le prix, il s’est fait menacer et même agressé de manière très violente.

    Mais il ne s’est pas laissé découragé, il continue son activité et ses recherches pour toujours améliorer le bien-être de ses abeilles et la qualité du miel produit. Il possède un atelier très moderne, tout est calculé et étudié pour que le miel soit le plus parfait possible, des équipements qu’il porte pendant qu’il manipule ses produits au temps exact qu’il faut respecter pour remplir les pots de miel. Il voyage pour apprendre des autres, il essaie de comprendre pourquoi les abeilles meurent, il a trouvé qu’il y aurait un lien avec le déploiement en masse des réseaux 4G, mais il ne peut faire part de cela, on lui a gentiment demandé de se taire.. En plus de ces différents problèmes, Florian parle de beaucoup de « magouilles » dans le métier. Le métier d’apiculteur n’étant que très rarement remis en question, certains en profiteraient pour se faire un maximum d’argent sur le dos des abeilles, notamment en abusant des assurances. Finalement, les relations avec les autres apiculteurs du coin ne se passent pas toujours bien, son arrivée dans la région n’a pas été bien vu d’un très bon œil, les apiculteurs y ont vu un nouveau concurrent.


Il partage avec amour sa passion sur youtube :

JEAN-YVES ET MARCEL LD

Agriculteurs à Landaul, Sud du Morbihan

Acteurs rencontrés: Inventaire
Production pour le site(2)-04_modifié.pn

AGRICULTEURS

Entretien direct

    Marcel LD et Jean-Yves LD, son fils, sont tous deux agriculteurs dans la commune de Landaul dans le Sud du Morbihan. Ils exercent depuis très longtemps, depuis 20 ans pour Jean-Yves et près de 50 ans pour Marcel. Ils possèdent 150 hectares de terrain ainsi qu’une soixantaine de vaches. Depuis tout ce temps, ils utilisent des pesticides, achetés chez RS Appros. Mais ces dernières années, ils ont diminué l’utilisation de pesticides, environ d’un tiers. Avant, les coopératives et le gouvernement poussaient à la consommation de ces derniers, mais c’est moins le cas aujourd’hui. Ils ont décidé de diminuer les quantités surtout pour des raisons économiques, les pesticides, ça coûtent cher. Pour un hectare de maïs, il faut compter 200€ de semences (également achetés chez RS Appros, les moins chers du coin) et entre 150 et 200€ de produits, ce n’est pas très rentable pour eux. Ils se rendent compte que les pesticides ne sont pas bons pour l’environnement (« en plus, les produits sentent très forts ») mais ils disent ne pas avoir le choix, ils n’ont pas le temps pour des pratiques plus écologiques. Ils n’ont pas spécialement de conflits avec les apiculteurs, le voisin apiculteur n’est pas en contact direct avec les champs traités, ça ne le dérange pas, à vrai dire, ils avancent que ce dernier n’a pas forcément conscience du danger des produits utilisés. Par contre, les habitants qui se trouvent avoir leur maison collée aux champs sont dérangés, Marcel et Jean-Yves ont reçu des plaintes. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils comptent changer leur manière de faire. Quant aux liens existant entre pesticides et disparition des abeilles, ils ne le voient pas. Pour eux, les abeilles meurent surtout car les apiculteurs ne gèrent pas bien leur colonie, c’est tout.

APICULTEUR X

Apiculteur

Acteurs rencontrés: Inventaire
Production pour le site(2)-05_modifié.pn

APICULTEUR X

Entretien direct

    Monsieur X est apiculteur amateur depuis 4 ans, il possède 7 ruches, pour une récolte annuelle de 700 kg environ. Il vend son miel à ses amis et depuis un an dans un petit marché local. Il habite dans un endroit paisible, dans la nature, endroit propice pour avoir des abeilles selon lui. Il a positionné ses ruches plein Sud, à l’abri du Nord et des vents d’Est froids. Il perd régulièrement des essaims d’abeilles, il ne sait pas pourquoi. Il ne pense pas que c’est dû aux pesticides, s’il juge que le voisin agriculteur utilise trop de pesticides, il irait sans hésiter lui dire. Pour lui, ce n’est pas non plus dû aux prédateurs, il n’y en a pas beaucoup dans les environs. De toute manière, il pense que c’est normal que les abeilles se fassent manger, c’est dans l’ordre normal des choses. A vrai dire, il n’a pas l’impression que dans le monde, il y a de moins en moins d’abeilles. Il pense surtout que c’est très fortement exagéré pour que les gens réagissent, il n’est pas plus inquiet que ça. Il a beaucoup de conflits avec les apiculteurs du coin, il en veut aux nouveaux arrivants qui lui « piquent ses abeilles ». En plus de cela, il a très peur d’être volé, c’est pour cette raison qu’il souhaite rester anonyme, il ne voudrait pas que quelqu’un le reconnaisse et vienne voler ses ruches.

BERNARD SAUBOT

Directeur développement apiculture pour la famille Michaud

Acteurs rencontrés: Inventaire
Production pour le site(2)-06_modifié.pn

DIRECTEUR

Entretien téléphonique

    Bernard SAUBOT est le directeur développement apicole pour la Famille Michaud (Lune de Miel). Il s’occupe des relations, des partenariats qu’ils peuvent avoir avec des fournisseurs, le but est d’avoir des liens les plus solides possibles. Cette entreprise est leader français et européen pour la commercialisation et la vente de miel. Ils vendent du miel dans 60 pays différents. La Famille Michaud a une équipe d’acheteurs qui achètent du miel aux apiculteurs dans différents pays. Par la suite, le miel est amené dans des camions vers la France jusqu’à l’usine située près de Pau dans les Pyrénées. C’est une entreprise agro-alimentaire classique qui traite un produit non-classique, le miel, produit dur à travailler. Le miel qu’ils importent vient d’Europe, et d’ailleurs ! Argentine, Nouvelle-Zélande,… Ils vont là où il y a les meilleures fleurs pour avoir les meilleurs miels. De toute façon la France produit de moins en moins de miel, il est donc nécessaire d’aller le chercher ailleurs.

     Ils ont fait le constat que depuis 1998, la production de miel s’est effondrée en France, la France produit entre deux et trois fois moins de miel qu’auparavant. Ce n’est pas normal sachant que nous sommes dans un pays avec des conditions favorables pour produire du miel, zone tempérée avec une variation du climat et une alternance de saisons. Hors, la flore française est de moins en moins diversifiée. Ce n’est pas nouveau, c’est à lier à l’utilisation de produits phytosanitaire, depuis la 2nde guerre mondiale. « On a tellement matraqué nos campagnes qu’aujourd’hui il n’y a plus beaucoup d’insectes et donc d’oiseaux ». Les abeilles sont des insectes fragiles, elles n’ont pas beaucoup d’enzymes de détoxification, ce qui fait qu’elles sont vite touchées. En France, la chute de la production de miel a commencé en 1995. Aujourd’hui, on importe 2/3 tiers du miel que l’on consomme, ce n’est pas normal (on est censé avoir toutes les conditions pour produire beaucoup). En France, on a que 55% d’auto-suffisance. Ainsi, pour essayer de pallier à ce problème, ils ont fondé en 2014 une fondation qui finance des projets pour la sauvegarde des abeilles. C’est une fondation qui fonctionne bien depuis son lancement, mais ils sont conscients qu’ils ne vont pas changer le monde avec un budget de 100 000€ par an.

     Quant à leur pratique, ils font attention, ils ne coupent pas leur miel, 100% des pots sont conformes à la législation. Ils ont un laboratoire d’analyses, « sans doute le plus performant au monde », 12 ingénieurs y travaillent toute l’année. Ce sont les seuls en Europe à faire ça, ils peuvent ainsi déceler de manière très précise si le miel est pur. En plus de tout cela, ils ont une politique de marque, c’est la seule entreprise de miel avec une marque connue, ils se doivent d’être sûr pour la prospérité de l’entreprise. Il faut également noter qu’ils se font en conséquence plus contrôler que les autres. Il dit de faire très attention aux petits apiculteurs, une enquête de 2015 a montré que 45% du miel vendu au bord de la route est du miel d’importation, surtout de Hongrie (le miel y est très peu cher). Il dit de se méfier de ce que l’on entend sur les abeilles, c’est un sujet étonnant, et il se dit beaucoup d’erreurs. Le film « Des abeilles et des hommes » qui montrent qu’il n’y a plus beaucoup d’abeilles en Chine et qu’ils sont donc obligés de polliniser à la main est très exagéré. Le film est basé sur un élément vrai : à certains endroits la pollinisation est faite à la main, mais parce que les abeilles ont disparu ! C’est parce qu’il y a des espèces de poiriers autostérile : une variété de poirier qui ne peut pas être fertilisé par un poirier de la même espèce. C’est donc une manière d'alerter les gens, mais il n’y a pas besoin d’en rajouter, assez de problèmes comme ça…

SCIENTIFIQUE X

Laboratoire INRA Avignon

Acteurs rencontrés: Inventaire
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SCIENTIFIQUE

Questionnaire

    Scientifique X est doctorante à l'INRA d'Avignon depuis 2019. Sa thèse a pour thème “la modulation de la toxicité des pesticides par la qualité nutritionnelle chez l'abeille domestique” elle s’inscrit dans le projet PoshBee. L’idée est d’étudier l’effet de la diversité, de la qualité et de la quantité de pollen sur le développement et la survie de l’abeille domestique lors d’une exposition agrochimique chronique et aiguë, sur l’apport nutritionnel. Elle fait ce choix d’études par passion de la recherche dans le domaine de l’écologie. Mais aussi pour travailler sur les insectes, car ce sont des modèles intéressants à étudier et surprenant (dû à leur réponse et leur comportement). Le choix des abeilles était évident selon elle, car c’est “un sujet concret et d'actualité”.

    “La disparition des abeilles est un enjeu primordial pour l'Homme et l'interaction nutrition-pesticides est un sujet qui n'a pas encore été très bien étudié d'où son importance.”

    Le doctorat lui demande beaucoup de travail et de sérieux ; dans la rédaction de sa thèse, le bon déroulement de ses expériences menées minutieusement chaque jour, etc. Il peut y avoir beaucoup de pression jusqu’à la soutenance. Mais malgré cela, elle peut travailler sur le sujet qu’il lui plaît et rencontrer de nombreuses personnes et d'avoir pleins de contact à l'international, notamment des partenaires européens à travers le projet PoshBee. Ce projet est une initiative européenne qui
mène de nombreuses recherches pour évaluer et atténuer tous les potentiels facteurs de stress/mort sur la santé des abeilles. Notre scientifique peut être amenée à travailler avec d’autres organismes comme l'Université de Mons en Belgique, le CNRS en France et d'autres universités européennes (Suisse, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, etc...).

    Ses résultats de thèse sont assez complexes, car sa thèse l’est en soit. Car selon le type de pesticides utilisés, l’effet sur les abeilles est différent. De plus, ces produits se répandent sur toutes les parties des fleurs que les abeilles butinent, donc c’est très dur à quantifier. Par exemple, au sujet des néonicotinoïdes on sait qu’ils agissent sur le système nerveux des insectes. “L'ensemble de ces produits ne tuent pas forcément directement les abeilles, mais altèrent leur comportement (désorientation, capacité de reproduction plus faible, développement plus lent, etc.)". Ils peuvent aussi avoir des effets synergiques entre eux ou avec d'autres parasites.”. C’est très dur de quantifier les pertes d’abeilles dues aux pesticides. Mais ce dont elle est sûre, c'est que l'utilisation des néonicotinoïdes triple la mortalité des abeilles sauvages. Selon elle, les apiculteurs sont les premiers concernés par la surmortalité des abeilles notamment due aux pesticides. Ce sont les premiers à observer ce phénomène. Les syndicats sont concernés par ce problème. Ils sont actifs dans le débat sur la surmortalité des abeilles et l'utilisation de pesticides systémiques. Les solutions face au problème du déclin de masse des abeilles sont selon elle : d’orienter nos agricultures intensives vers des systèmes agricoles écologiques, d’utiliser moins de pesticides. De ce fait préserver la santé des pollinisateurs (par exemple en modifiant d’autres pratiques au sein d’écosystèmes agricoles existants).

FRÉDÉRIC GLOT

Apiculteur bio en Ille-et-Vilaine

Acteurs rencontrés: Inventaire
Frédéric GLOT - Apiculteur bio en Ile-et

APICULTEUR BIO

Entretien semi-directif

Présentation de Frédéric GLOT :

     Frédéric GLOT est devenu apiculteur pour répondre à des choix de vie. Il a tenté plusieurs domaines : le maraîchage ne lui plaît pas, l’élevage encore moins (élever des animaux le dérange). Il a décidé de devenir apiculteur pour plusieurs raisons : dans l’apiculture, il a trouvé un juste-milieu, car ce n’est pas de l'élevage, et les abeilles peuvent redevenir sauvages. De plus, il n’intervient pas dans leur reproduction sexuée ce qu’il apprécie. Les abeilles pour lui sont source d’inspiration, on les retrouve dans beaucoup de cultures. C’est assez philosophique/poétique quand on sait que les abeilles sont apparues en même temps que les fleurs. Il fait ce choix également pour répondre sa Vision du Monde. C’est un choix de cadre de vie avec pour but l’autonomie, et non pour la rentabilité du miel. Il cherche un confort de vie non-matériel, mais seulement vivre en pleine nature et de son métier. Ces toutes ces raisons qui l'ont poussé à devenir apiculteur.

    En devenant apiculteur, il a découvert une réelle passion pour les abeilles, pour les produits de la ruche, l'apithérapie, pour les produits transformés du miel (pain d’épice, choco-miel) etc. Le miel est un produit agréable à travailler et il ne se périme pas. Ce qu’il aime dans l’apiculture, c’est aussi travailler dans la nature, de ne jamais faire la même chose. Il n’y a pas de monotonie. “Je me suis développé en même temps que mon travail”. Mais ce n’est pas un métier parfait l’apiculture, c’est de la manutention, c’est du travail pénible, les conditions de travail peuvent être dur (forte chaleur), c’est chronophage. C’est des ascenseurs émotionnels surtout quand on débute. On ne sait pas qu’elle va être la mortalité de début de saison. Cela fait maintenant 3 ans qu’il travaille à plein temps dans son exploitation de 150 ruches.

    Il est en relation avec peu d’apiculteurs. Dans le monde de l’apiculture, les apiculteurs sont très divisés au sein de la communauté, comme sur le territoire. Et ils font attention à savoir qui sont leurs voisins, car il y a un peu un aspect de concurrence territorial. Mais il y eu une évolution depuis 25-30 ans des relations avant, c’était chacun ses secrets maintenant de plus en plus la communauté partage des techniques, et se mobilise face à des problèmes commun etc. Pourquoi les relations se sont-elles améliorées depuis 25-30 ans ? C’est en lien avec l'arrivée en masse des parasites en 1995 le varroa dû à la mondialisation, et l’utilisation en masse des pesticides, avec le gaucho dans les années 90. Il y a une petite mise en commun depuis le déclin des abeilles.


   À propos de son déclin d’abeille avec les traitements conventionnels (apivar) il est entre 15-20%. Mais cette année, il teste des techniques bio (acide formique, ou piégeage mécanique de varroa) et il est à 50 % de la mortalité. Mais dans le cas du bio, c’est encore plus compliqué de stabiliser sa colonie. Cela demande encore plus de temps, d’attention. Mais le principal problème, c’est le varroa si aucune action n’est faite, on tourne autour de 40 - 60 % de mortalité. L’apiculture bio peut être décevante, et dure. C’est le seul producteur de miel bio dans la région pour dire.

Les principales causes de mortalité selon lui :

→ Mondialisation

     Les principales causes de mortalité des abeilles, c’est la mondialisation qui permet aux hommes de faire de la sélection de race, ou bien d’amener des parasites indésirables(varroa/frelon asiatique), ce qui peut affasiblir l’écosystème local. Le principal problème pour tous les apiculteurs, c’est le varroa, s’ils ne font rien, ils ravagent tous. Mais Frédéric signale aussi l’arrivée de potentiels parasites encore plus dévastateurs comme le petit coléoptère de la ruche Aethina tumida. Ce parasite mange tout littéralement tout dans la ruche (miel, larve, pollen, couvain, larves, etc.). Il n’est pas encore en France. Mais il est sur le continent européen en Italie du Sud ce qui le bloque sont les Alpes. Mais avec la mondialisation, on n’est jamais à l’abri d’une transaction de rennes, etc. Mais si cela arrive en France un jour, notre apiculteur est très clair, il arrête tout et se contente de 25 ruches ou plus. Car non seulement, il va falloir faire face au problème actuel (varroa, pesticide, etc..) en plus de cette menace dévastatrice.

     Toujours à cause de la mondialisation, le monde apicole en crise favorise l’abeille buckfast elle est productive, facile à travailler, et produit toujours plus d’abeilles. L’abeille parfaite, au détriment de la melifera, melifera qui est plus une hybride de nos jours. Elle est endémique, elle est plus autonome au niveau du miel, elle s’adapte, la reine s'arrête de pondre quand il n’y a plus de nectar à l'extérieur. Mais le monde de l’apiculture est en crise ce qui pousse l’apiculteur à être dans la technique et donc à utiliser la buckfast. Et puis avec l’augmentation de la technique, des abeilles buckfast on voit de plus en plus de ruches sur le territoire là encore ce n’est pas une solution, car on voit que ça sature l’écosystème. Frédéric est assez contre l’idée d'utiliser en masse une seule abeille qui n’est pas endémique du territoire.

→ Pesticides

      Il faut prendre en compte également les pesticides actuels, mais interdits de nos jours (gauchos) à cause de la rémanence des produits. Il souligne le fait qu’on sait qu’il y a des synergies par exemple varroa plus pesticides. Le varroa perce les carapaces des abeilles, qui ne se reforment pas. Elles peuvent être contaminées par des virus, des pesticides. On pourrait penser que le bio est plus à l’abri de ces problèmes de pesticides, mais le bio est loin de ne rien faire. Il y a des traitements en bio très concentrés qui peuvent être à l’origine de la mortalité des abeilles. On ne connaît pas encore les impacts exacts, c’est juste du bio, il faut faire attention. La majorité des apiculteurs connaissent ses effets flous, et font eux-mêmes leur propre produit. Parce que c'est cher et qu’il vaut mieux prendre la molécule active directement.

→ Génétiques

     Il parle également de faire sa propre sélection génétique pour que seules les abeilles les plus résistantes survivent ou à être auto-suffisante en miel. Le problème, c’est que les apiculteurs ne pourraient plus vivre de ça s’ils devraient laisser périr toutes leurs colonies, pour que les meilleures restes. “Car déjà travailler sur sa génétique en faisant de la sélection ce n'est pas évident, on a du mal à tout laisser crever.”

→ Conflits de territoire

    Il participe à beaucoup de réunions sur le déclin des abeilles, et il se renseigne aussi beaucoup sur les dernières recherches faites. Lors d’une réunion "Les amis de la prés vallée" un entomologiste a relevé le nombre de ruches seulement dans 1 commune. Il s’est avéré en avoir plus de 150 sur la commune sur juste 1 commune parce que c’est urbanisé, il y a beaucoup de monde. Ce qui est ressorti des recherches de l’entomologiste c’est qu’il faut faire attention sur le nombre de ruches. Car il observe un conflit entre abeilles sauvage et domestique. Car quand il y a trop d’abeilles domestiques, il n’y a plus assez de fleurs à polliniser pour les abeilles sauvages.

    Et en plus les abeilles mellifères ne pollinisent pas toutes les fleurs. On peut avoir une meilleure pollinisation avec les abeilles sauvages locales qu’avec la transhumance des abeilles mellifères. C’est remettre un peu à sa place l'abeille sauvage dans tout ce contexte dans l’impact écologique. C'est important de prendre cela en compte dans les zones urbanisées où il y a trop de ruches.

A Paris, il a rencontré quelqu’un qui faisait une thèse sur les abeilles. Dû au phénomène d’engouement fou de l’apiculture à paris depuis 10-20 ans, avec les ruches sur les toits. Il a donc consacré une thèse dessus. Le résultat été assez dur à entendre. On vient lui dire qu'il y a trop de ruches. L'apiculteur pourtant n’a pas le choix pour vivre et pour conserver les abeilles mellifères, il faut bien mettre des ruches. Mais il faut faire attention, voire restreindre leur nombre, sinon les abeilles sauvages n’ont plus leur place. C’est très dur d’entendre ça pour une majorité d’apiculteurs. Si jamais ce débat écologique prend plus de place, il faudra faire attention aux apiculteurs qui sont sur la corde raide avec déjà de nombreuses contraintes. Frédéric nous fait part qu’en entendant ça on voit qu’il y a pas de gestion écologique, ni des écosystème, ni de la  biodiversité. Il n’y aucune limite à ne pas dépasser, en concentration de ruches, d'abeilles mellifères. Il y a un profond manque de gestion/ d’auto-gestion culturelle, de législation.


                         “On garde un système sous morphine sous assistance pour faire du miel”

Les principales solutions possibles :


     Selon notre apiculteur face à tous ces problème il y a un réel manque de législation de manière générale. Pour préserver les abeilles endémiques, développer un permis pour être apiculteur et saussi une législation sur la génétique etc… Cela passera également par un subventionnement de l’état pour aider les apiculteurs à faire face aux crises actuelle et qu’ils soit déchargé des contraintes de l’apiculture. Ce qui leur permettrait de travailler sur la génétique.

Mais ce n’est pas réellement faisable. Pour lui il n’y a pas vraiment de solution face à tous ces problèmes. Il pense que les syndicats ne sont pas une solution, ils sont divisés alors qu’ils devraient chercher l’unité. Et aujourd’hui ils n’ont plus de poid politiquement, certains sont financés par l’union Européenne hors ce sont eux qui décident de beaucoup de choses. C’est au pouvoir publique, à l’Europe d’agir etc. Car eux ont un oeil sur le judiciaire et ce qui est autorisé ou non pour les pesticides. De plus il a le sentiment qu’en France on manifeste, on s’indigne mais que ça ne bouge pas. Selon lui ce n’est pas avec de petites réformes qu’il y aura une évolution. C'est l’agriculture, l'urbanisation qu’il faut améliorer pour favoriser la gestion de l’environnement générale.

     Pour l’instant les vraies solutions, c’est faire de l’adaptabilité à son niveau, avec ses proches, faire de l'éducation populaire à partir du moment où une bonne minorité de gens seront près à basculer dans un autre système agricole. Ainsi la situation des abeilles s'améliorerai. Il y aurait aussi besoin de faire une législation sur les abeilles et l’apiculture. Peut-être un permis d’être apiculteur, un certain nombre de formations pour pouvoir gérer les abeilles et une légalisation sur tout ce qui est génétique, pour chercher l’unité. Il manque beaucoup de dialogue en apiculture aussi, car on ne va pas aller voir des apiculteurs installés en buckfast en leur disant :"non, il faut changer d’abeilles maintenant". Il faut que ça vient de plus haut.

Théorie sur l’altération du miel :


    “L'adultération peut être aussi lié à la buckfast et ça j’en suis convaincue. Parce que c’est une abeille qui produit plus d’abeilles, ce qui rend les ruches trop petites du coup il n'y a pas assez de place pour le miel produit pour les réserves hivernales. Pour moi avec les buckfast il faut laisser un cadre avec du miel, et elle devient moi, s rentable.”

   

     “On avait des ruches dimensionnées avec 12 cadres : si elles sont dimensionnées comme ça, c’est pour les réserves hivernales, pour avoir suffisamment de place pour le couvain et pour le miel, on l'a réduite de 4. Car c’était trop lourd pour les transporter. Maintenant, on est transhumant pour pouvoir les transporter. On a réduit les ruches et en plus, on a mis de la buckfast dedans. La buckfast qui fait plus de couvains. Elle monte dans la hausse, elle fait une hausse de couvains et puis après elle met le miel. Puis ça descend, mais petit à petit." Moi, j’ai de la buckfast dont j’ai hérité d’un autre apiculteur, mais je change petit à petit et du coup t’enlève la hausse bas il y a plus rien du coup, je mets du sirop pour qu’elles tiennent.. Moi, j'aimerais bien voir les statiques des gens qui sont en buckfast la production de miel et la consommation de miel.”

MADAME Y

Chambre Agriculture 35

Acteurs rencontrés: Inventaire
Production pour le site(3)-23_modifié.pn

RESPONSABLE CHAMBRE AGRICULTURE 35

Entretien semi-directif

   Madame Y est une passionnée de l’apiculture elle a fait ses études à l'agrocampus de Rennes, pendant 2 ans elle a travaillé avec des éleveurs laitiers et également avec des apiculteurs en tant que salarié agricole à Rennes. Elle a découvert l’apiculture il y a 5 ans, depuis c’est devenue une vraie passion pour elle, voulant absolument travailler sur cette branche elle a finit par décrocher un poste en tant conseillère pour apiculteur à la chambre d’agriculture de Rennes.

    Pour elle les facteurs évoqués précédemment ne sont pas les seules causes concernant la disparition des abeilles, car d’un autre côté, on a aussi des facteurs qui sont causés par l’homme. Il s’agit des pratiques des apiculteurs, même si on y pense pas certains pratiques influent sur les colonies, comme par exemple la visite des ruches. Cette pratique même si on est loin d’y penser exercerait un stress pour la colonie, ce qui peut expliquer que parfois, même une erreur de pratique apicole peut entraîner la mort d’une colonie . Elle souligne aussi que parmi ces facteurs il y a aussi l'aspect environnemental , elle évoque le fait qu’aujourd’hui il y a de moins en moins de ressource dans l'environnement ( moins de haies , champs grand et monoculture); pour elle, cela a réduit l’alimentation des abeilles . Elle nous parle aussi de l’intoxication du aux produits phytosanitaires ( utilisé sur les cultures et élevage). Les abeilles boivent cette substance et peuvent s’intoxiquer. Nous prendrons l’exemple des champs de colza : lorsqu’un agriculteur fait son traitement en pleine floraison et que le champs est rempli d’abeilles, il est fréquent de retrouver des quantités d’abeilles mortes. La mortalité des abeilles se fait également sur le long terme.

    Elle est rattachée à la chambre d’agriculture et travaille en tant que conseillère en apiculture depuis un an et demi. Désormais, elle est en prestation de services pour le GIE élevage de Bretagne, organisation qui possède des différentes commissions en élevage, bovins, apiculture et autres. Elle est également rattachée à l'ADA de Bretagne, dont elle est chargée de l’animer, et est également membres adhérant de l’ADA France et de l’ITSAP (dans le cadre du métier). Madame Y a aussi des relations avec les 4 syndicats des apiculteurs avec de Bretagne, l’UNAF et la chambre d’agriculture.

Ses missions en tant conseiller apiculture :

   Elle a pour mission d'accompagner les apiculteurs bretons dont les professionnels, les pluriactifs et les porteurs de projets (ceux qui veulent devenir professionnels). Elle donne des conseils techniques, organise des journées de formation et d’information, travaille sur le sanitaire en apiculture (tout ce qui réfère aux maladies à la maladie), ainsi que sur les relations apiculteur/agriculteurs, et intervient aussi chez les agriculteurs pour leur expliquer comment protéger les pollinisateurs.

Avis sur la controverse de la disparition des abeilles :

   Elle considère que la disparition des abeilles s'explique à travers plusieurs facteurs influant sur son développement et sa vie, et, selon elle, on ne peut pas avoir un seul avis sur la disparition des abeilles en disant que les abeilles meurent à cause de ce facteur-ci ou celui-là. Par conséquent, il ne faudrait pas tenir un discours caricatural, car il s'agit du vivant et chaque cas est unique (pour elle, il faut étudier cas par cas les causes de mortalité et libre à chacun de prendre ces responsabilités.).

    Parmi ces facteurs, elle nous cite le climat (la saison et la météo). En effet, lors des semaines pluvieuses et des périodes froides, cela cause des mortalités et, dans ce cadre-là, nous ne pouvons pas lutter contre la mort des abeilles. Le deuxième facteur est la génétique et la physiologie des reines et des colonies d’abeilles ; une colonie qui a une mauvaise génétique est très sensible aux maladies et cela influe également sur l’espérance de vie de la reine qui sera alors très limitée. La dessus les apiculteurs peuvent y remédier, mais la technique est difficile et aléatoire, car il faut passer par une sélection des abeilles. On a ensuite les virus, parasites et ravageurs qui peuvent expliquer les maladies (mycoses ou virus). On a ensuite le frelon asiatique qui peut causer des mortalité, car il stresse la colonie et, dans une ruche faible avec moins de population, il peut causer la mort des colonies. Il y a aussi le varroa destructor qui cause la mort d’une colonie. Cet insecte représente un très gros problème chez les apiculteurs amateurs, car, n’ayant pas suivi la formation, ils ne savent pas l’identifier et se retrouvent avec des grosses pertes.

    Elle souligne aussi que parmi ces facteurs il y a aussi l'aspect environnemental , elle évoque le fait qu’aujourd’hui il y a de moins en moins de ressource dans l'environnement ( moins de haies , champs grand et monoculture) pour elle cela a réduit l’alimentation des abeilles . Elle nous parle aussi de l’intoxication il s’agit des produits phytosanitaires ( utilisé sur les cultures et élevage) , les abeilles bois cette eaux la et peuvent s’intoxiquer. Exemple champs de colza en pleine floraison lorsqu’un agriculteur fait son traitement en pleine floraison et qu’il y a pleins d’abeilles sur le champs , cela arrive qu’on trouve des quantités d’abeilles morts d’un seule coup et  dans ce cas là à prioris le responsable sera évidemment le pesticide, mais évoque aussi le fait que lorsqu’il s’agit d’une mortalité à long terme la dessus il est très difficile de dire le facteur responsable de cette mortalité.


    Ainsi toutes ces menaces combinées les unes aux autres deviennent lourdes pour les abeilles et celles ci ne peuvent plus les supporter. Pour madame Y, c’est trop difficile, car on essaie souvent de savoir qui est vraiment le responsable de la mortalité des abeilles, mais cela reste difficile à déterminer, car on a des facteurs qui se combinent les uns aux autres. Du coup, on se retrouve sans savoir qui pointer du doigt exactement. Scientifiquement, nous ne sommes pas capables de faire des études en pleins champs, pouvant démontrer les effets des pesticides et des combinaisons de molécules entre elles. Les études scientifiques qui sont faites en laboratoire prennent testent une molécule en l’appliquant sur le dos de l’abeille ou soit en leur faisant ingérer la solution contre la molécule toxique. Elle souligne le fait qu’ici l’abeille est exposé à une seule molécule alors que dans la nature elle ne va pas être exposée à la même dose de molécule. Pour elle, il faudrait que la recherche progresse , bien sur les chercheurs y travaillent dessus, mais identifier la cause n’est pas une chose aisée.

Solutions:

   Pour elle, cela nous concerne tous à chacun de prendre sa part de responsabilité pour éviter les mortalités.

   Les apiculteurs doivent faire leur part de travail en surveillant leurs colonies, en les nourrissant régulièrement. Il doit faire aussi une lutte contre le varroa destructor. La formation des apiculteurs est très importante. En effet, il est nécessaire d’avoir les connaissances et les techniques nécessaires pour lutter contre le varroa destructor, ainsi que contre les frelons asiatiques, et savoir reconnaître les maladies dans leurs ruches. Les agriculteurs devraient aussi prendre leurs responsabilitées à commencer par faire attention lorsqu’ils utilisent des produits phytosanitaires. Ils devraient respecter les conditions d’usages et essayer de réduire leurs utilisations. Face aux problèmes de manque de ressource de nourriture pour les abeilles, les agriculteurs peuvent jouer un grand rôle en plantant des haies, ou en laissant pousser les coquelicots. Mais aussi les communes et l’état qui doit s'engager pour aider les agriculteurs à améliorer leurs pratiques et réduire les produits phytosanitaires, les accompagner financièrement. Il y a aussi les citoyens, qui peuvent y contribuer en semant des fleurs mellifères pour les abeilles.

ANALYSE DE MONSIEUR K

Président du syndicat des apiculteurs de l'Île et Vilaine - apiculteur amateur

Acteurs rencontrés: Inventaire
Production pour le site(2)-26_modifié.pn

PRÉSIDENT DU SYNDICAT DES APICULTEURS DE L'ÎLE ET VILAINE - APICULTEUR AMATEUR

Entretien semi-directif

Présentation:

     Monsieur K est le président des apiculteurs d’ l’Ille-et-Vilaine depuis maintenant 5 ans maintenant, c’est aussi un apiculteur non-professionnel depuis maintenant 12 ans et il a découvert sa passion pour l’apiculture en Italie avec l’ami de son beau-frère apiculteur qui lui a fait découvrir le métier d'apiculteur version italienne, et, c’est à son retour en France qu’il s’est initié au métier d'apiculture version française en passant par une formation à Bréal. Avant ça, il était salarié, et travailler en tant que technicien dans un laboratoire. Il a commencé en tant qu'adhérent dans le syndicat et à fini par devenir le président. Le syndicat fonctionne de la manière suivante, il y a 402 membres, un président, il regroupe des apiculteurs entre 15 et 20 professionnels et le reste amateur. Lui s’occupe d’informer les membres adhérents, s’occupe de la commande du sirop pour nourrir les abeilles, d’informer et présente des nouvelles choses pour que les apiculteurs puissent varier leurs traitements.

    C’est une personne très  patiente et sereine. Lorsqu’il a perdu 10 de ses ruches sur 11 à Verne sur Seiche en mars 2018, il est resté très calme malgré le fait qu’il avait déjà une idée sur la cause explicative de leur mort ….

Avis sur la controverse :

   

    Pour lui, la disparition des abeilles est due à des facteurs multiples, il ne s'agit pas juste d'un problème de pesticides. En premier lieu, on a la monoculture qui fait disparaître le bocage. C’est un facteur qui fait décroître l’apiculture et il est difficile de trouver des endroits propices à l’apiculture. Car si on diminue les surfaces de butinage, on diminue également le fonctionnement interne de la ruche. Moins il y a mangé pour les abeilles, moins elles se développent, et plus il y a un risque de famine. Plus elle s’éloignera de son habitat naturelle pour trouver à manger, plus elle dépensera de l’énergie, et mettra donc plus de temps pour retourner à la ruche.

    De plus, l’agriculture intensive nécessite la présence de pesticide. Cela pose un problème sur le long terme, car les pesticides restent présent dans le sol (phénomène de rémanence). Dès lors, d’une saison à l’autre, la plante va re-pomper des substances toxiques. Elle va faire remonter dans sa sève des molécules actives qui  vont se retrouver dans le pollen et dans la fleur, et lorsque l’abeille va chercher sa nourriture, elle va se charger de pesticides et les transporter dans la ruche.

    Le frelon asiatique pose également problème car il empêche l’abeille de sortir. Cela impact l’activité au sein de la ruche, car le nectar et le pollen ne peuvent pas être acheminé correctement. Le varroa destructor est également un problème, mais on peut le traiter avec des produits chimiques ou des produits biologiques. Mr K utilise de l’acide formique, et, en faisant des traitements réguliers on arrive à le contenir. Enfin, il y a le changement climatique (météo), il s’agit d’un phénomène qui commence à apparaître. On se rend compte par exemple que pendant les saisons sèches on a moins de nectar et la production du miel diminue. Exemple de l’Ille-et-Vilaine l’année 2017, fut l’année où la production du miel fut la plus faible.

Solutions :

    Face à cette problématique, il nous propose de revoir beaucoup de choses. Commencer par refaire les talus, garder à l’esprit que les abeilles ne pourront pas tolérer l’impact humain et qu’il est temps de remédier à tout les problème que nous avons causés. Commencé par faire marche arrière, reprendre la façon de faire l’agriculture et réduire la taille des fermes en créant des structures plus petites. Restaurer la nature, limiter l’impact de l’homme et laissant les choses se faire naturellement. Nous pouvons remédier à ce problème en gardant les techniques auxquelles on a recours actuellement, mais en limitant l’impact.

APICULTEUR Y*

Apiculteur Y*, Nord-Pas-de-Calais

Acteurs rencontrés: Inventaire
Production pour le site(2)-08_modifié.pn

APICULTEUR

Entretien semi-directif

*que nous prénommerons Paul pour ce portrait.

Présentation :


     Paul est un apiculteur amateur des Hauts-de-France depuis 1994, auparavant agriculteur. Il aime la nature et considère son activité comme une vocation et une passion tout à la fois. Il compare cela avec la chasse, ou la colombophilie (concours de pigeons).

Il s’est lancé dans la pratique progressivement lorsqu’il est parti en retraite ; c’est un peu venu à lui par hasard. Il avait acheté un pot de miel à un apiculteur du coin. Voyant son intérêt, l’apiculteur l’a rappelé pour lui proposer la vente de ruches sans abeilles. Le temps que Jean-Pierre en parle à sa femme et prenne une décision, elles étaient vendues. Alors il décida d’en acheter une à un homme de 86 ans qui se débarrassait des siennes. Elle était en piteux état, mais il n’y connaissait rien à l’époque. Ensuite quelqu’un lui fit don de deux essaims, il a pu démarrer.
     Paul pense que cela ne pourrait plus arriver de nos jours. Les relations avec les autres apiculteurs sont globalement plus tendues et beaucoup moins solidaires qu’à l’époque, ou on se donnait assez volontiers des essaims lorsque quelqu’un en manquait. Aujourd’hui, comme il y en a moins, même si un particulier en trouve un sur son terrain privé, il va le faire payer une centaine d’euros. Il y a donc une raréfaction des essaims, accompagnée d’un changement de mentalités, davantage tournés “business”.
    Sa première production était de 3 kg. Il augmenta peu à peu l’exploitation jusqu’à 27-28 ruches une année.Maintenant, il a ralenti, ne se faisant plus tout jeune.

     Paul dispose de deux implantations de ruches au bout de son terrain. L’une est couverte, l’autre non. Elles doivent également se trouver à 10 - 15 mètres des habitations, routes, etc, afin de ne pas incommoder. Cf : les quelques  photos.

La disparition des abeilles :

     Paul et d’autres apiculteurs de la région se demandent pourquoi il y a de moins en moins d’essaims. Lors des réunions syndicales, la question revient inéluctablement. Il y a une mortalité accrue des reines. Une piste possible est le varroa qui est un vrai fléau malgré les traitements. Mais ils constatent une infertilité de ces dernières : elles ne sont pas fécondées. L’hypothèse soulevée serait le fait que les bourdons avec qui elles copulent soient infertiles (lié aux pesticides?) et donc les reines ne peuvent plus générer de colonie et meurent. Il fait le parallèle avec une baisse de la fertilité des hommes dans nos sociétés. Paul achète des reines dans le sud de la France.
    Il évoque aussi le fait qu’avant il y avait beaucoup de prairies, des pissenlits, des haies, de l’aubépine, etc. Mais avec le remembrement et les nouvelles politiques agricoles (Europe), les haies ont été supprimées, etc., ce qui entraîne une baisse de la biodiversité et des lieux ou butiner. Par ailleurs, les néonicotinoïdes pour lui sont de la saleté. Il n’est pas encore trop concerné, car autour de chez lui le secteur est assez boisé, plus que champêtre. Et le traitement se fait de nuit, ou par germes enrobés.
    Paul a eu une fois affaire à un nid de frelons, il a d’ailleurs été piqué. Il a dû appeler les pompiers pour s’en débarrasser. Mais à part cette exception, il n’est pas concerné.

Les relations sociales :

     Paul entretient de bonnes relations au sein du syndicat, il est un des plus anciens du groupe (80 ans) et donne pas mal de conseils. Dans l’ensemble, les membres ont 2, 5, 10 ruches, pas forcément beaucoup plus de 20, ce ne sont pas des professionnels. Concernant ses relations avec les agriculteurs, il ne peut pas vraiment parler pesticides avec eux. Paul trouve que ces produits sont une vraie catastrophe mais qu’on ne peut pas empêcher leur utilisation, c’est aussi “leur gagne-pain”. Si ça crée des ravages, c’est dommage de continuer. Après, ayant été lui-même agriculteur, il témoigne qu’avant on les poussait à utiliser ce genre de produits, mais aujourd’hui dans les écoles d’agriculture, on apprend à mieux doser, on est “mieux instruit”, et puis moins de dose signifie aussi réduction des coûts pour les traitements. Avant on faisait moins attention. Quand il voit l’agriculteur pas loin de chez lui, Paul ne veut pas se disputer ou le braquer, alors il plaisante un peu en disant “tu feras un peu attention !”, ou “ne fais pas crever mes abeilles” ; il a toujours une certaine inquiétude. Mais il faut avoir un petit pot de miel à donner, “rester correct”.

Avis ou informations sur divers sujets :

Quoiqu’il en soit, selon lui un bon apiculteur est celui qui avec peu de ruches fait une bonne récolte. Il ne faut pas vouloir partir trop vite. Le temps (sa bonne gestion), c’est primordial. Quand on a beaucoup d’abeilles, beaucoup d’ouvrières, il faut prévoir la miellée, et le sirop en mars. Il faut savoir conduire son rucher en vue des prévisions de récoltes, car cela représente beaucoup de fleurs, tout en même temps, ou rien.
    Concernant le fait de couper le miel avec du sucre, Paul trouve cela ridicule et motivé par la seule idée de vendre. Bien sur, “on peut douter du miel”, parfois, il donne l’impression d’être coupé avec du sucre. Mais ce sont en réalité des cristaux qui se forme s’il n’est pas remué, travaillé sur une période d’une dizaine de jours. Pour rester sur le thème du sucre, il faut préciser que Paul retire tout le miel de ses abeilles. Ainsi, il doit les nourrir en hiver. Dès fin août - début septembre, leur “nourrissement” est constitué de sirop (acheté) composé de sucre 60 - 70% et le reste d’eau. Il donne environ 10 - 12 kg de candi apifonda. Une ruche peut vider un kilo en une nuit, car elles emmagasinent à l’intérieur de la ruche. Il prend des blocs de 2kg500 qu’il coupe en deux.
    Depuis qu’il a débuté l’activité : le prix du miel a augmenté, mais pas le sien qui reste à 10 euros 50 le kilo. Il provient du butinage des noisetiers, perce-neiges; au printemps le saule marsault, etc. Et au niveau des techniques qu’il utilise, peu de choses ont évolué, seulement “quelques bricoles” : - la grille à reine par exemple qui l'empêche de remonter au niveau des cadres de miel qu’on va récolter et d’aller y pondre ses oeufs. Avant on pouvait avoir des oeufs au lieu de miel, et c’est un gachi pour la reine ;
- le chasse-abeilles qu’on place la veille au soir avant de prélever le miel : ainsi, les abeilles restent en bas, et c’est plus aisé de récolter.
    En ce qui concerne le sujet des ruches sur les toits de Paris, Paul pense que Si les abeilles y résistent, c’est que c’est possible et donc pourquoi pas. Par contre, il se demande comment ne pas importuner, car quand les abeilles essaiment, elles peuvent se mettre n’importe ou, et parcourir 3 à 4 km.

La projection dans l’avenir :

     Paul est optimiste pour la suite. Il trouve encourageant de voir des jeunes s’éveiller à ces enjeux. Il donne l’exemple d’une école qui possède une ruche, financée par la ville.
Pour lui, l’avenir de l’abeille se fera dans certains secteurs professionnels, mais ça deviendra de plus en plus difficile pour les amateurs, les petits apiculteurs de continuer. Et il trouve ça grave et dommage. (Les amateurs n’ont pas d’aides contrairement aux professionnels). Les frais liés à cette activité sont trop élevés, et il y a plus de contrôles qu’avant. Beaucoup de gens s’en lassent. Il y a le marché commun européen, mais des règles différentes selon les pays. Certaines personnes, dit-il, sont un peu dans l’idée d’avoir leur propre ruche et de faire leur miel, mais : une ruche, c’est rien, il suffit qu’elle essaime au printemps et il n’y a rien. Il faut un savoir-faire, et c’est du travail.

Liens annexes :
Le groupement syndical apicole du 62 : http://saa62.fr/spip.php?article46
Le candi Apifonda : https://www.icko-apiculture.com/apifonda.html

Acteurs rencontrés: Inventaire
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Paul dispose de deux implantations de ruches au bout de son terrain. L’une est couverte, l’autre non. Elles doivent également se trouver à 10 - 15 mètres des habitations, routes, etc, afin de ne pas incommoder. Cf ci-dessous.

ARTHUR*

Intervenant encadré par l’association W*, Bretagne

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INTERVENANT

Entretien semi-directif

*ces noms sont fictifs, par soucis d’anonymat.


Présentation :


     W est une association qui organise des ateliers pour apprendre des pratiques autour du jardin (compost, fabriquer son poulailler, etc.). Elle permet à Arthur d’animer occasionnellement des ateliers, encadrés par elle. Selon l’organisatrice de l’atelier : “Qui dit jardin, dit pollinisation.” Arthur a deux ruches chez lui, et ne se pense pas comme apiculteur. Pour lui l’apiculteur, tout comme l’agriculteur est un exploitant des cultures, est l’exploitant des abeilles. De plus, il a un métier à côté, même s’il sera en retraite très bientôt. Son rôle, c’est surtout de militer pour le respect des abeilles.
     Il y a un peu plus de dix ans, par “hasard”, un essaim s’est trouvé dans son jardin. Il ne savait pas comment s’y prendre alors il a appelé ses parents, anciens fermiers. Ceux-ci lui ont conseillé de faire appel à un apiculteur pour le récupérer. L’apiculteur est arrivé saoule, et l’essaim était déjà parti de lui-même. Mais Arthur a pensé que s’il était venu cette année-là, il pouvait peut-être y en avoir à nouveau une prochaine année. Alors il a commencé à se renseigner, sur les abeilles, et sur les techniques apicoles, pour mettre en place une ruche chez lui. Et en cherchant sur internet, il est tombé sur “extracteur”, “désoperculateur”, etc… tout un vocabulaire… d’exploitation. Ca n’était pas l’image qu’il avait a priori de tout cela, ni le style de pratique qui lui convenait. Même en tapant “ruche maison”, cela ne tombait pas juste.
     Il se mit à chercher “hive” : le terme “ruche” en anglais. Il découvrit alors deux personnes qui devinrent ses références. Les Crowder, et Phil Chandler. Là, il découvre les ruches horizontales , et une pratique plus respectueuse des abeilles, qui ne cherche pas en premier lieu à produire du miel, mais déjà à les maintenir en bonne santé . Ce type de ruches lui paraissait idéal, mais il n’avait accès à aucun plan, ni méthode. Il fit tout lui-même, à sa façon. Sa première ruche n’a tenu que 6 mois, mais peu à peu, il s’est amélioré, année après année, et il a réussi. A ce moment, il a voulu partager son expérience et ses savoirs avec d’autres personnes, transmettre, informer. Il a créé un site, pu ensuite présenter sa ruche lors d’un événement public. Là-bas, il rencontra un architecte qui lui fit des plans. Il a mis au point au fur et à mesure une méthode de conduite de la ruche , et est devenu un spécialiste par lui-même, car “très intéressé par le sujet”. Il a été contacté par une célèbre maison d’édition pour réaliser un livre. Aujourd’hui, il est même parfois appelé hors des frontières nationales.

Usage et impact des pesticides:


     Arthur ne se positionne pas vraiment par rapport aux pesticides des agriculteurs en particulier. Pour lui, c’est beaucoup plus général : “Tant qu’on empoisonnera l’ensemble des espèces, chauve-souris, vers de terres, abeilles, etc.”, cela n’ira pas. Et il tient à nuancer (sans forcément attaquer les apiculteurs) en postulant par exemple que les traitements contre le varroa seraient “des insecticides” dont certaines molécules seraient interdites d’utilisation par les agriculteurs depuis 2005. On retrouve dans l’Apivar, communément utilisé par tous les apiculteurs pour traiter le varroa des substances peu claires. Arthur préconise contre ce parasite l’utilisation d’huiles essentielles de manière préventive (thymol + eucalyptus globulus), ainsi que de leur laisser le miel l’hiver, car selon lui cela les tient en bonne santé et donc plus résistantes. En traitement curatif il conseille le Varromed. Il explique que les apiculteurs ont amené le varroa en France en allant chercher des abeilles plus grosses ou productives en Asie du Sud Est dans les années 50-60.

La sélection de l’abeille :


     L’abeille endémique s’est déplacée en même temps que les glaciers il y a 50 000 années. Dont l’abeille noire, qui est de cette couleuren raison d’une adaptation de captation des rayons du soleil. “Elle a un caractère breton : peu docile !”. L’abeille ne convient donc pas vraiment aux apiculteurs, surtout qu’ils ont une autre alternative. La Buckfast est une marque déposée, sélectionnée comme la plus docile, productive, etc. Celle-ci a éliminé la race endémique en apiculteur, et créé par un abbé : Karl Kehrle plus connu sous le nom de Frère Adam (abbaye de
Buckfast).

Critique des pratiques apicoles :


     Aujourd’hui, théoriquement, il manque des apiculteurs en France pour pouvoir satisfaire la demande au sein du pays. Il faudrait 20 000 tonnes de plus pour se suffire à nous-mêmes niveau consommation sans importer.
Arthur parle de Paul Fert fils de Gilles Fert, producteurs de miel et experts chez Michaud. Pour lui, l’entreprise Lune de Miel est “une grosse machine de guerre”. Il n’a rien contre eux, mais “c’est la façon dont c’est fait”. Arthur souligne qu’il milite pour une apiculture de loisir (5 - 6 ruches). Là c’est un système de production, avec des fournisseurs, etc. L’apiculteur va chercher des abeilles de Grèce, et des reines de Slovénie fécondées. Il a des besoins de production au printemps. On retrouve un vocabulaire spécifique à l’exploitation apicole, notamment “le nourrissement spéculatif” : on va pousser la production. En effet, naturellement, avant le printemps, les abeilles vont peu à peu se remettre à travailler, chercher le pollen des noisetiers et constituer un stock. Cela peut durer quelques jours le temps que la colonie soit prête à recommencer une activité plus intense. Le “nourrissement spéculatif” consiste à les nourrir avant cette phase : pour elles, c’est comme si les stocks venaient de l’extérieur, et ça donne à la reine l’information qu’il faut “sortir plus tôt”. De la même façon, au moins d’août, tout le miel leur sera retiré. A la place elles auront le candi qui est un sucre pâtissier (c’est le même fabricant que pour nous humains). Ce n’est que du saccharose ; les abeilles doivent donc développer une enzyme particulière pour le transformer en glucose, fructose. Mais le Candi ce n’est que de l’ énergie , pas un garant de bonne santé . De l’hiver au printemps, le miel agit comme un antibiotique pour elles. Par ailleurs, Arthur pense que les amateurs (notamment le profil de “l’amateur confirmé”) ont les pratiques apicoles les moins bonnes, en ce qu’ils vont au delà du professionnel et ont tendance à trop en faire. Selon lui, cette catégorie d’apiculteur n’est pas forcément ouverte à une autre forme de pratique, ou alors ils se taisent. Ils ne disent pas combien ils vendent, etc, car ça constitue un tabou. Les apiculteurs ne comprennent pas que ça a changé et que les ruches, ce n’est pas forcément pour faire du miel. “C’est comme si tu avais une vache, tu n’es pas obligé de boire son lait”. Outre ces paroles, Arthur déclare ne pas avoir de soucis avec eux, et respecter leurs pratiques et leurs intérêts. Au niveau de l’éducation, il affirme que même dans les ruchers écoles , on montre comment devenir exploitant apicole, faire des abeilles. Les cours pédagogiques sont comme il y a 50 ans. Donc, parfois, des jeunes décrochent, sans avoir d’autre alternative d’apiculture.
Mais les syndicats apicoles ne changent rien car ils ont toujours assez d’effectif d’élèves.

Avis concernant les abeilles sur les toits de Paris :


     L’INRA d’Avignon (centre de recherche), s’est spécialisé sur les abeilles. Ils ont fait une étude sur 4 ans en déposant des “pièges” un
peu partout dans Lyon, et en périphérie. Ils ont constaté qu’il y a plus d’abeilles en campagne qu’en centre, et cela, en fonction de l'étanchéité du terrain et donc de la biodiversité présente. Ainsi, les abeilles préfèrent les abats en périphérie, et selon Arthur, ce serait là qu’il y a aurait à implanter des ruches, car : à deux degrés de moins qu’en ville, les plantes sont différentes. Et la diversité permet aux abeilles de polliniser beaucoup plus tôt et beaucoup plus tard (variétés de plantes multiples et aux rythmes différents). Donc il met en garde face à un côté “bobo” -avoir des ruches sur son toit citadin. Par contre pour lui, il n’y a pas forcément de problème lié à l’essaimage en ville. Il cite une autre étude qui montre que par ailleurs, les particules fines de pollution présentes dans l’air, notamment dans des grandes villes comme Paris, comme elles ne pénètrent pas la Seine, ne pénètrent pas non plus le miel. On y retrouve simplement, à la différence des campagnes, du plomb en pourcentage très faible comme : environ de l’ordre de 1% du taux de plomb que l’on doit trouver dans l’eau potable. Cela est donc négligeable. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut aux abeilles et aux larves une diversité de pollens (au moins un roulement de trois pollens différents, un changement, une  variation), pour les maintenir en bonne santé. Il compare cela avec le repas d’un enfant. (Il ne va pas avoir une santé au top avec des pâtes
tous les jours)

L’avenir des abeilles ?
Ce serait des mélanges d’abeilles Buckfast, avec des abeilles endémiques mélangées (oui, elles s’entendent très bien ensemble), pour
leur diversité génétique ! Puisqu’elles seront toutes soeurs. Pour Arthur, il faut rejoindre le principe de diversité génétique qui va permettre la sélection naturelle optimale. Il faut un brassage pour évoluer dans un environnement qui bouge, et maximiser ses chances d’adaptation (cf. Darwin, théorie de l’évolution). Selon lui, l’abeille Buckfast n’a aucune chance à long terme dans la nature, car elle y sera génétiquement faible, car sélectionnée par l’Homme. “Ce qui est fou, c’est qu’il y a presque 1000 différentes races/types d’abeilles, mais on ne s’en occupe pas”. On voit le lobby qu’il y a derrière.

La qualité et le prix du miel :
Un miel est facile à fabriquer. Et on ne peut reconnaître la différence entre un vrai et un faux miel que de manière visuelle en laboratoire : on observe s’il y a du pollen ou non. De la même manière, on sait reconnaître à quelle fleur correspond tel pollen et donc retracer l’origine du miel : parfois, on trouve des fleurs de deux pays différents, c’est un mélange. Il explique qu’il n’y a d’AOC que sur les miels de sapin des Vosges et de Corse. [Et anecdote, le miel de sapin est produit par les abeilles à partir du miellat, un excrément sucré produit par les pucerons].

Relations avec apiculteurs, agriculteurs, firmes de pesticides, et intentions.
Arthur n’a aucun souci avec quiconque. Les syndicats se moquent bien de ce qu’il peut faire, dire, etc. Il est un peu provocateur avec
les apiculteurs, mais les respecte, autant que les agriculteurs. Il tient à ne pas avoir d’ennuis, et ne s’érige contre personne. Il fait simplement ce qui lui semble juste de son côté en le partageant ; il ne se sent pas dans une optique de business du tout.S’il pratique ces activités de pédagogie, et dialogue, etc., c’est parce qu’il croit sincèrement à un avenir avec plein de particuliers éparpillés partout sur le territoire, bien plus que la concentration des abeilles sur des parcelles spécifiques. Il souhaite donner envie à des particuliers d’avoir une ruche pour la pollinisation. L’idée, c’est d’avoir des abeilles et s’il en reste au printemps , du miel pour eux. L’organisatrice de l’atelier (association) trouve que cette approche des abeilles intéressante et la ruche horizontale très pédagogique : on peut
même voir à l’intérieur de la ruche grâce à une petite vitre pour montrer aux enfants. Elle est aussi accessible (seule ruche à hauteur des
handicapés).

Le cas de la Chine :


(vidéo de la pollinisation manuelle des fleurs en raison de la disparition de ces dernières sur certains espaces)
Arthur y voit un paradoxe : en Chine, c’est là où on produit de plus en plus de miel, et il y a de moins en moins d’abeilles. Mais Attention ! Ce cas bien spécifique a été capté par les médias mais n’est pas selon lui pas représentatif. On montre aussi ce qu’on veut montrer. Des entreprises sont d’ailleurs en train de créer des micro-robots pollinisateurs.

Liens annexes:
Les Crowder : https://www.youtube.com/watch?v=tIxaM33y_7c
Phil Chandler : https://www.buzzaboutbees.net/phil-chandler.html
Traitement Apivar : http://www.med-vet.fr/medicament-apivar-p1438
Amitraze, substance active du traitement Apivar : https://fr.wikipedia.org/wiki/Amitraze
Le Varromed : https://www.produire-bio.fr/articles-pratiques/varromed-nouveau-medicament-efficace-gestion-de-varroa/
Abeille Buckfast : http://www.buckfast.fr/
Famille Michaud : http://www.famillemichaud.com/qui-sommes-nous/notre-fondation/
Paul Fert apiculteur : https://www.apicultureaquitaine.fr/
Le nourrissement spéculatif : https://unrucheraujardin.blogspot.com/2016/09/la-stimulation-des-colonies-ou-le.html
Les micro-robots pollinisateurs :
https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/des-mini-drones-pollinisateurs-a-la-rescousse-des-abeilles_110479 .

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