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ARBRE À PROBLÈMES

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Les arbres: Inventaire

ARBRES À PROBLÈMES

    Notre problématique est la disparition des abeilles , nous allons donc voir les diverses raisons de cette dernière. La première, immuable et naturelle, est la prédation . En effet, les abeilles sont la cible de divers animaux qu’ils soient des oiseaux (pics-verts, guêpiers, divers passereaux ...), des mammifères (rongeurs, ours …) ou encore d’invertébrés (frelons asiatiques, fourmis, fausses teignes, varroa destructor ...).

     Une autre raison, très importante, est la pratique de l’ agriculture contemporaine . À travers les monocultures , le remembrement , la déforestation ou les fauches précoces , les plantes pollinifères et mellifères se raréfient ou disparaissent entravant le nourrissage et donc le développement des abeilles. C’est un fait grave, car les abeilles ont besoin d’une diversité et d’une quantité de fleurs pour pouvoir se développer et être en bonne santé. L’utilisation de pesticides , herbicides , néonicotinoïdes (comme Poncho, Cheyenne, Cruiser) accroît encore ce phénomène et a en plus comme conséquences de désorienter les abeilles qui ne peuvent plus rentrer ni danser et de toucher leur système nerveux, les tuant. Une hypothèse dit aussi que ces produits engendreraient un problème de stérilisation des bourdons et donc une non-fécondation des reines, amenuisant le nombre d’essaims ou de ruches. L’Apivar, servant à lutter contre le varroa destructor peut également être nocif pour les abeilles. L’urbanisation est relativement similaire dans les faits détruisant et isolant les zones semi-naturelles, limitant ainsi la biodiversité

     Les pratiques apicoles sont également en cause avec une méconnaissance des besoins des abeilles par les apiculteurs. Ils ne sont pas tous vertueux en terme d’ hygiène ; ne pas porter de gant ou ne pas se laver les mains quand on est en contact avec les abeilles peut s’avérer grave pour la colonie en terme de prophylaxie (c’est à mettre en relation avec le manque de législations de la part de l’Etat français, et aujourd’hui de l’UE, qui est un grave écueil pour ces espèces.) Tous ne connaissent pas non plus les mauvais pollens comme les Renonculaceae, Malvaceae ou Fabaceae, issus de plantes venant de d’autres régions du monde. Beaucoup apportent également des suppléments alimentaires à leurs abeilles sous la forme de sirop de glucose, en début - pour les réveiller plus tôt - ou en fin de saison - pour les faire s’endormir plus tard - à cause de ces mêmes apiculteurs prélevant le miel de manière trop importante.

Les immigrations forcées (ou transhumance à plus petite échelle), amenant par exemple des abeilles d’Europe des Balkans, sont mauvaises, car ces dernières - en plus d’être fatiguées du voyage - ne sont pas forcément adaptées à l’environnement d’accueil (par exemple la taille de la langue, qui dépend des fleurs à butiner). Il en est de même pour la sélection génétique des abeilles qui, afin de toujours obtenir un meilleur rendement, les rendent inadaptées par manque de diversité génétique (cas de la melifera,melifera). Mais pour garder des rendements élevés les apiculteurs ont recours à la buckfast. Toutes ces pratiques apicoles sont à mettre en relation avec une surexploitation générale, aggravant tous les processus.

Le changement climatique est également un facteur aggravant , favorisant l’arrivée d’ espèces invasives et augmentant les périodes de froid et de chaud entraînant d’une part, un mauvais développement des colonies et une baisse de l’espérance de vie et d’autre part, une floraison précoce qui diminue les ressources florales en période estivale. D’autres raisons sont moins connues comme l’éventuel impact de la pollution électromagnétique et en particulier de la 4G qui pourrait
désorienter les abeilles.

La dernière des raisons est la représentation culturelle que nous avons des abeilles. En effet, pour nous, l’abeille n’est vue que par le prisme de l’ utilitarisme , de la production de miel dont seul l’apiculteur pourrait s’occuper. Cette vision amène à une dévalorisation , et même une ignorance des autres espèces d’abeilles (selon les sources, elles seraient environ 900 en France métropolitaine, 2000 en Europe et 20 000 dans le monde).

En conclusion, il y a une véritable synergie autour de tous ces phénomènes qui convergent vers une raréfaction et une disparition des abeille. Cela entraine de grandes pertes économiques pour les exploitants, augmentant à la fois le prix du miel, et favorisant le développement du faux miel (miel coupé au sirop de glucose). Néanmoins, la plus grande menace est écologique , car la disparition des abeilles est une perte de biodiversité qui déstabiliserait les écosystèmes et donc les sociétés humaines .

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ARBRE À SOLUTIONS

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Les arbres: Inventaire

ARBRE À SOLUTIONS

Des solutions sont réfléchies pour lutter contre la disparition des abeilles .
D’une part, pour répondre à la prédation, diverses réponses sont envisagées comme la protection des colonies par divers artifices . Contre les oiseaux, placer des affolants et les changer régulièrement de place semble être suffisant pour beaucoup, mais contre les pic-verts par exemple, mettre un sac plastique sur le corps de la ruche l’empêchera de s’y agripper. Contre les mammifères, en particulier les rongeurs, le rétrécissement de l’orifice d’entrée via une grille métallique est une solution. Concernant les invertébrés, le piégeage systématique ou la destruction des nids de frelons asiatiques semble être le plus efficace, contre les fourmis : débroussailler autour de la colonie et contre le varroa destructor l’utilisation d’acaricides est recommandée. Mettre et laisser plus de plantes pollinifères et mellifères un peu partout aiderait grandement les espèces à se re-développer.

Limiter la transhumance, les immigrations d’abeilles et les croisements seraient bénéfiques, car cela occasionnerait moins de risques de maladie . Des accords avec des agriculteurs sont également souhaitables afin d’user de moins de pesticides. En effet, lorsque ces derniers sont pulvérisés de nuit , c’est environ ⅓ de la dose habituelle qui est économisée , car les plantes ont les pores plus ouverts. Cette diminution
conséquente causerait un malus moins important aux populations d’abeilles. Une meilleure connaissance des apiculteurs en terme de prophylaxie est également souhaitable de la part de ceux qui ont un rapport privilégié avec les abeilles. Ces derniers, voulant réduire l’impact du changement climatique, devraient s’installer dans des zones plus humides qui sont plus riches en nectar. Enfin, une sensibilisation de la société s’impose pour une consommation plus responsable , locale ou l’installation de gîtes à insectes favorisant l’installation de diverses abeilles solitaires qui trouvent de moins en moins d’espaces pour faire leur nid.

D’autre part, une législation réellement efficace avec des mesures d’hygiène plus strictes ou une limitation des pesticides à grande échelle seraient salutaires, mais il en est de même pour une nouvelle agriculture, plus coopérative et écologique , limitant les monocultures, replantant des haies bocagères , arrêtant le désherbage et le fauchage systématique ou précoce. Une philosophie apicole plus centrée sur les abeilles , prenant en compte l’état de santé réel des populations et arrêtant la surexploitation serait aussi un progrès dans la quête d’une sauvegarde de la biodiversité .

Néanmoins, tout cela ne sera possible que si nous adoptons une manière de consommer plus locale et écologique.

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ABEILLES ET PAYSAGES

Qui n’a pas aujourd’hui entendu parler de l’effondrement des colonies d’abeilles ? Plus qu’un phénomène particulier  et cloisonné, c’est une controverse qui prend place dans le débat publique. Depuis le début des années 2000 , les apiculteurs, premiers alertés, perdent en moyenne un tiers de leurs colonies d’abeilles tous les hivers, ou plus. Les pollinisateurs (abeilles, bourdons, papillons) sont responsables à 80% de la fructification, et 90% de la pollinisation de 71 sur 100 espèces de plantes cultivées par l’homme dépend des abeilles. Les enjeux qui se posent ne sont donc plus seulement écologiques, mais humains. Les facteurs de la disparition des abeilles sont nombreux et imbriqués. On compte les maladies et prédateurs (tels que varroa destructor, virus, bactéries, champignons), les dérèglements climatiques, ainsi que la perturbation croissante de leur environnement. A l’origine de cette perturbation, le passage à une agriculture industrielle.

Selon Agreste, en 2008, 40% des territoires de l’Union Européenne étaient dédiés à la production agricole. A l’échelle mondiale la surface agricole rivalise avec les forêts ; elle représente l’un des plus vastes écosystèmes de la planète. Depuis une centaine d’années mais surtout après la seconde guerre mondiale, les politiques agricoles visaient à augmenter la production de
denrées alimentaires et donc la productivité sur les territoires ruraux (Tilman, 1999). On assista de plus en plus à une industrialisation de l’agriculture, une intensification qui a engendré plusieurs phénomènes.

En premier lieu, on assiste à une simplification voire même une désertification des paysages agraires. Ceci passe par l’agrandissement parcellaire et une expansion de l’agriculture sur d’autres terres (forêts). Les monocultures sont également responsables d’un manque de biodiversité au sein des parcelles et autour, ayant des effets surtout sur les abeilles sauvages, moins sur les abeilles domestiques. Tout ceci se traduit par une perte et/ou fragmentation des habitats naturels de valeur pour les pollinisateurs tels que l’agroforesterie, les champs anciens, les herbages, les étendues de buissons et d’arbustes, les forêts ; et par une réduction de la végétation permanente telle que les haies et jachères. Les paysages ont été progressivement transformés et au sein de cette uniformité, il est plus difficile pour les abeilles de s’épanouir, de trouver des abris, se reproduire, s’alimenter, etc.

D’autre pratiques agricoles ont un effet sur ces dernières. C’est le cas par exemple de la sélection de variétés de
cultures plus productives, qui entraîne une baisse de la diversité. Il semblerait par ailleurs que la sélection de maïs ou de tournesol ait rendu ces variétés moins nutritives. Le choix étant de produire des graines, la production de nectar et de pollen n’a pas été favorisée. Le labour, l’irrigation et l’abattage de végétaux ligneux (constitutif du bois) engendrent également une destruction des sites de nidification des pollinisateurs. Tout ceci limite la quantité de nourriture accessible pour eux ainsi que la durée d’accessibilité. Car plus il y a de variétés végétales, plus les différentes périodes de floraison s’étendent sur un spectre élargi :  idéalement du mois de juin à septembre. De plus, la diversification des pollens est très importante pour maintenir les abeilles en bonne santé, et éviter les carences alimentaires. Les larves ont besoin d’être nourries d’au moins trois pollens différents pour être plus résistantes.

Par ailleurs, l’augmentation de l’utilisation des intrants chimiques est un autre problème qui se retrouve dans la façon dont est façonné le paysage. L’utilisation d’herbicides entraîne une baisse de la diversité végétale en éliminant les espaces de plantes non cultivées, et de ce fait la disponibilité de nourriture pour les abeilles.

Ces pratiques anthropiques contribuent à la modification du paysage et à la déstabilisation de l’équilibre écosystémique. Plusieurs solutions peuvent être mises en place adaptation des abeilles et prendre le contre-pied de ce qui a été fait précédemment. Les pratiques agricoles n’utilisant pas d’intrants chimiques (écologiques), favorisent par exemple les cultures mixtes et donc le maintien d’une richesse de la flore, ainsi qu’une diversité de l’habitat. Ce qui a un effet positif sur les abeilles et le butinage de manière plus générale. Trois principales ressources permanentes pour les abeilles ont connu un déclin : les landes, le bocage et le pâturage. Mais on compte aussi les arbres fruitiers et les prairies humides de fond de vallée.


L’implantation d’arbres hors forêts, et la présence d’arbres de “pays”, c’est-à-dire de variétés ordinaires, que cela soit sur les bords de routes, le long d’un cours d’eau, etc., offre de bonnes conditions de vie aux abeilles tout en permettant de revaloriser certains espaces en les rendant productifs en terme de biomasse. Il en est de même pour les herbes. Une végétation riveraine pourrait ainsi être récupérée, assez loin des cultures pour ne pas leur nuire. Le lierre par exemple est souvent la seule essence du milieu à fleurir en automne et représente un atout précieux pour les abeilles. En zones de plaines, certaines pratiques comme la rotation des cultures ou les intercultures permettraient de fournir de la nourriture sur une longue période (variétés différentes, rythmes différents). Le fauchage / broyage plus tardif des friches et des bas-côtés d’axes routiers pourraient également laisser apparaître des floraisons intéressantes. Un maintien de haies serait primordial, surtout des strates arbustives de type aubépine, prunellier, etc, qui présentent un apport riche en protéines. Car les types courants de haies choisies aujourd’hui ne permettent pas forcément de faire du miel. De manière générale, une pluralité de structures paysagères est nécessaire pour éviter les périodes de disette par une rotation de pollens.


Récemment, l’implantation d’abeilles s’est faite dans les paysages urbains. A Paris, on recensait 300 colonies
d’abeilles mellifères en 2013. Bien que ces types de paysages puissent être exploités par elles, ce n’est vrai que dans une certaine mesure. En effet, certaines limites sont indéniables, comme celle de la ressource en fleurs, engendrant une saturation des colonies. A un certain degré de densité de population d’abeilles, la concurrence devient trop forte avec les autres pollinisateurs et la biodiversité s’en trouve affectée, abaissée. Il y a donc un débat sur ce mouvement d’apiculture en villes ou en entreprises, à l’effet positif qui peut basculer négativement. L’implantation des abeilles plutôt en périphérie des villes pourrait possiblement apporter d’autres résultats.


Ainsi comme nous venons de l’aborder, la réadaptation de nos pratiques paysagères est une porte d’entrée importante pour la sauvegarde des abeilles ; mais leur maintien ne peut se faire efficacement sans être accompagné d’une amélioration des pratiques chimiques (pesticides, herbicides), qu’elles soient agricoles ou domestiques.dans l’aménagement paysager pour permettre une bonne

Sources bibliographiques :
Laffly, D., & Maire, E. (2015). Abeilles et paysages: Enjeux apicoles et agricoles . Quae.

Greenpeace : protegeonsabeilles.ch
CARRIÉ R., 2016, Hétérogénéité des paysages et des pratiques agricoles-Effets sur la diversité des abeilles sauvages et la pollinisation , Thèse de doctorat.

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